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Les 34 èmes rencontres de Saint Alban “L’institution efficace

Bonjour à tous et à toutes,

J’ai, pour la seconde fois, le plaisir de vous accueillir aujourd’hui au Centre Hospitalier François Tosquelles, unique Etablissement Public de Santé Mentale de Lozère, sur ce site de Saint-Alban sur Limagnole, pour ces 34èmes Journées.

C’est avec plaisir que je constate l’importance du nombre des participants. Vous êtes en effet venus nombreux en ces lieux historiques partager vos réflexions sur vos pratiques dans le domaine, qui nous préoccupe tous, celui de la santé mentale autour, cette année, du thème « L’institution efficace ».

Tout d’abord, en terme de constat, je souhaiterais souligner les initiatives récemment entreprises par les pouvoirs publics pour porter une vision positive de la santé mentale et de promouvoir une psychiatrie qui ne soit plus le parent pauvre de la médecine.

C’est ainsi que :

  • La feuille de route Santé Mentale et Psychiatrie présentée par Madame la Ministre au comité stratégique de la Santé Mentale en 2018 comporte 4 axes stratégiques :
    • La mise en place d’une politique de promotion de la santé incluant la prévention dans tous les milieux et tout au long de la vie
    • La lutte contre les inégalité sociales et territoriales d’accès à la santé
    • La volonté de garantir la qualité, la sécurité et la pertinence des prises en charge
    • Le souhait d’innover pour transformer notre système de santé en réaffirmant la place des citoyens

Cette feuille de route a pour objectif l’amélioration des conditions de vie, l’inclusion sociale des personnes vivant avec un trouble psychique et l’amélioration de l’accès aux soins et aux accompagnements.

De même, il convient de souligner la nomination d’un délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie qui sera chargé du déploiement de la feuille de route nationale.

Comment se traduiront les préconisations de la feuille de route ?

Leurs déclinaisons s’opèreront plus particulièrement par la mise en œuvre de la démarche PTSM, récemment débutée le 28 mai dernier en Lozère. En effet, comme sur tous les départements du territoire national, conformément à la feuille de route ministérielle, l’élaboration du PROJET TERRITORIAL DE SANTE MENTALE pour les cinq années à venir est en cours. Le 20 juillet 2020 au plus tard, un plan d’actions, répondant aux besoins de la population lozérienne sera présenté à l’autorité de régulation, l’ARS Occitanie, pour approbation.

Car il s’agit bien sûr d’être efficace et pour cela répondre aux besoins de la population.

Alors comment ?

A l’heure où des pratiques dites « innovantes » sont conseillées par l’Agence Régionale de Santé notamment dans l’élaboration des Contrats Pluriannuels d’Objectifs et de Moyens (CPOM), les équipes, toutes les équipes qu’elles soient médicales, paramédicales, éducatives et administratives sont invitées à s’interroger sur les pratiques de soins mises en œuvres pour les personnes souffrant de troubles psychiques, psychiatriques.

Les questions de réhabilitation psychosociales, de prise en charge des adolescents complexes, de mise en œuvres de pratiques non médicamenteuses, du type systémie ou TCC, sont particulièrement à l’ordre du jour.

Les soins de réhabilitation psychosociale visent, en effet, à promouvoir les capacités à décider et à agir des personnes ayant des troubles mentaux sévères. Ils ont pour enjeu de favoriser le rétablissement personnel et l’inclusion sociale de ces personnes, en tenant compte de la nature et de la complexité de leurs difficultés et de leurs besoins.

Je puis affirmer que ces sujets sont actuellement travaillés en Lozère dans le cadre de la démarche d’élaboration du Projet Territorial de Santé Mentale en associant les partenaires des établissements sanitaires, sociaux et médicaux sociaux du département.

S’engager dans ces pratiques dites « innovantes », sollicitées par les usagers, leurs familles et aidants et préconisées les Agence Régionale de Santé, sans effacer les concepts antérieurs de soins, n’est-ce pas là un des enjeux d’une institution efficace ?

Oui, la psychiatrie évolue car elle s’enrichit des nombreux courants de pensées :

  • La psychanalyse, la psychothérapie systémique, la psychothérapie Cognitive et Comportementale (TCC), …

A n’en point douter, les acteurs du soins sauront retenir la meilleure prise en charge pour prêter une attention particulière aux populations les plus concernées et les plus vulnérables notamment les enfants les adolescents, les populations en précarité sociale, les personnes âgées, les personnes en situation de handicap, … et ce dans un contexte de respect, de tolérance et d’humanité.

En synthèse, il est possible d’affirmer que le développement de la réhabilitation psychosociale, un meilleur accès aux soins de pédopsychiatrie, la lutte contre la stigmatisation, l’extension de la formation des infirmiers de pratique avancée à la psychiatrie, l’écriture et la mise en œuvre des Projets Territoriaux de Santé Mentale contribueront à une nouvelle échelle pertinente de réflexion et d’organisation en impliquant tous les acteurs de la santé mentale.

A l’heure où nous écrivons la partition de notre futur vers un monde plus inclusif, humain et vertueux, il est souhaitable de replonger dans l’expérience du passé, et de créer des ponts inédits entre humanisme et économie, gage d’efficacité.

Enfin, comme le précisait Gandi : « la différence entre le possible et l’impossible se trouve dans la détermination ».

Et pour conclure et avant de laisser la parole à Mme la Présidente de l’Association Culturelle,

Je tiens à remercier les membres l’Association Culturelle du personnel du Centre Hospitalier François Tosquelles ainsi que l’ensemble des agents des services de l’établissement notamment logistiques et techniques qui rendent chaque année possible l’organisation de cet événement.

Je vous souhaite une bonne journée de travail et de réflexion au cours de ces 34èmes journées, 

Discours de Madame M.A COLLIN. 

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